Les fake news, les infox et la désinformation ont aujourd’hui un impact fort sur la construction européenne et expliquent, pour partie au moins, les victoires des eurosceptiques aux élections européennes de 2014 et de 2019 ainsi que le choix des Britanniques de quitter l’Union européenne lors du référendum de juin 2016. La thématique complexe et protéiforme de la désinformation, qui consiste à utiliser des techniques de l’information, notamment celles de l’information de masse, pour induire en erreur, cacher ou travestir des faits, se conjugue aujourd’hui avec la problématique de l’infobésité et de la surinformation, notamment sur les réseaux sociaux. Elle rend des jeunes qui manquent de formation sur l’Union européenne, son fonctionnement, ses objectifs, ses valeurs, perméables à toutes les formes de déformation de la réalité.
« Information, désinformation et construction européenne : approche historique », portée par un enseignant-chercheur en histoire contemporaine au sein d’un département Information Communication d’un Institut universitaire de technologie (IUT). Cette Chaire vise d’une part, sur le plan pédagogique, à enseigner à un public cible – les étudiants du département qui préparent un Bachelor universitaire de technologie (BUT) – ce qu’est l’Union européenne.
C’est à cette question cruciale pour l’avenir de la démocratie en Europe qu’entend travailler la Chaire
Ce groupe cible d’étudiants et, au-delà l’ensemble des étudiants de l’Enseignement supérieur technologique français, doit être prioritaire. Quels que soient leurs cursus en IUT, ces étudiants n’ont en effet aucune formation sur les questions européennes. Comme, de plus, une grande majorité d’entre eux provient de l’Enseignement secondaire technologique, où les questions européennes ne sont qu’entrevues, il y a là un vrai déficit dans leurs connaissances sur l’Union européenne (UE) mais aussi dans leur formation citoyenne.
Les enseignements de la Chaire auront pour but de leur faire comprendre ce qu’est l’UE aujourd’hui, en termes d’institutions et de fonctionnement, de valeurs et de politiques mises en oeuvre, de rôle de l’Europe dans un monde globalisé. Ces enseignements contribueront au développement de leur culture générale mais aussi à celui de leur éducation civique et citoyenne.
Sur le plan de la recherche, la Chaire étudiera l’autre facette de la question de l’information en se penchant sur les ressorts de la désinformation. Elle appréhendera les acteurs de cette désinformation, l’impact de cette dernière sur les opinions publiques et ses conséquences sur la construction européenne et la démocratie. Trois colloques analyseront ces questions : d’abord, par un retour historique sur le rôle de la désinformation et de la propagande, des débuts de la construction européenne au traité de Maastricht ; ensuite, en s’interrogeant sur la visibilité de l’Europe dans les médias ; enfin, en analysant les liens entre populismes, fake news, infox et oppositions à la construction européenne.
Par diverses actions et manifestations (voir infra), la Chaire s’adressera par ailleurs à un public plus large que les étudiants et diffusera largement les résultats de ses recherches, de façon à « favoriser le dialogue entre le monde universitaire et la société » et à « rapprocher l’UE du public ». Elle compte aussi faire aux décideurs des préconisations à partir des résultats des recherches menées.